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L’État mexicain tente de reprendre des terres récupérées par les zapatistes, une première depuis le soulèvement de 1994

Durée de lecture : 3 minutes

En 1994, les zapatistes ont récupéré des terres au Chiapas et ils en prennent soin. Depuis, ils construisent leur autonomie en matière d’alimentation, de justice, de santé, d’éducation…. Ils réussissent à créer des modes de vie respectueux de la terre malgré de multiples obstacles (narcotrafiquants, paramilitaires…)

Actuellement, c’est un des mouvements qui va le plus loin  dans la construction de l’autonomie, en respectant le vivant et en s’éloignant le plus possible de l’État et du capitalisme. Une des raisons de cette réussite : les zapatistes sont très lucides sur les liens entre capitalisme et État-nation, ce mouvement étant né, entre autres raisons, de la lutte contre la colonisation. Cette lucidité leur permet de mettre en avant des solutions réellement  constructives.

Ils se remettent régulièrement en cause pour faire évoluer leur façon de créer cette autonomie. Récemment, ils ont mis en avant le commun afin que  zapatistes et non zapatistes puissent cultiver des terres. Ensemble. Ils invitent les personnes non zapatistes à travailler les terres récupérées avec eux, en rappelant qu’ils ne sont que les gardiens de la terre.

Mais le gouvernement mexicain ne cesse de vouloir déstabiliser cette région rebelle par tous les moyens. Pour la première fois depuis 1994, des terres récupérées par les zapatistes viennent d’être reprises. Dans un communiqué zapatiste récent, on peut  lire que des habitants d’une commune nommée Huixtán, protégés par l’armée fédérale et la police municipale, sont arrivées au village de Belén et ont affirmé avoir des titres de propriété sur des terres récupérées en 1994.

Dans ce même communiqué, les zapatistes indiquent : « Notre tentative de recherche de dialogue n’a pas abouti. Nous avons souvent dit que nous ne voulons pas la guerre. Ce que nous voulons, c’est la vie en commun. Mais ils nous obligent à nous défendre.»

Depuis le soulèvement de 1994 et les douze jours  de combats qui ont permis de récupérer des terres, il n’y a pas eu de conflits armés. Les zapatistes ont toujours une armée même s’il est difficile de connaître le niveau de militarisation.

Ayant enquêté sur le terrain au Chiapas, et sans idéaliser les zapatistes, il est clair que l’existence de ce mouvement est essentielle au Chiapas, mais également pour toutes celles et ceux qui luttent pour le vivant. En particulier en ce moment, période où les régimes autoritaires explosent un peu partout et où les démocraties représentatives révèlent plus clairement qu’elles ne sont pas réellement démocratiques.

Les zapatistes montrent qu’il est possible de s’organiser autrement, à une échelle assez importante en prenant les décisions ensemble, à la suite de longs échanges.

Le 2 novembre dernier, à San Cristobal de Las Casas, 284 organisations, collectifs et personnalités ont apporté leur soutien aux zapatistes afin de rappeler qu’ils ne sont pas seuls.
Pour en savoir plus (en espagnol) https ://radiozapatista.org/ ?p=52734

Et voici l’un de leurs derniers communiqués (en français) : https ://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/09/30/assemblee-de-collectifs-de-gouvernements-autonomes-zapatistes-a-c-g-a-z

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Romain Troublé

est directeur général de Tara Expéditions. Cette fondation qui se consacre à l’océan organise des expéditions scientifiques sur le thème de l’Arctique, du plancton, du plastique ou encore des coraux. Grâce à cette expertise scientifique, elle s’efforce également de sensibiliser le public, notamment les plus jeunes.